Tom Dolan (Smurfit Kappa - Kingspan) a franchi la ligne d’arrivée à Royan en 1ère position ce jeudi à 14h 06min 20sec heure française. Il aura mis 2 jours 23 heures 44 minutes et 20 secondes pour boucler le parcours théorique de 515 milles de la deuxième étape de la 55e édition de La Solitaire du Figaro Paprec. En pratique, le skipper irlandais a parcouru 534.63 milles à la vitesse moyenne de 7.45 nœuds. Il remporte par la même occasion le Vivi Trophy (1er non français à passer la ligne d'arrivée)
Premier à se présenter sur la ligne d’arrivée à Royan, Tom Dolan s’est adjugé la victoire sur la deuxième étape de La Solitaire du Figaro Paprec et le Vivi Trophy par la même occasion. Une deuxième étape raccourcie de 515 milles entre Gijón (Espagne) et Royan sur laquelle le skipper irlandais a fait preuve d’une très grande maîtrise. Arrivés respectivement 2e et 3e à 41 minutes et 59 secondes et 50 minutes et 26 secondes du vainqueur, Gaston Morvan (Région Bretagne – CMB Performance) et Charlotte Yven (Skipper Macif 2023) n’ont rien pu faire pour rattraper leur retard sur Tom Dolan.
Selon l’ensemble des concurrents, cette étape s’est jouée dès les premières heures de course. Il fallait en effet bien se placer pour le passage du front qui a distribué les cartes dès la première nuit. Difficile ensuite pour les marins d’espérer recoller aux leaders. Malgré de vaines tentatives, bon nombre d’entre eux, situés dans le gros de la flotte, n’ont rien pu faire. Aucune option, seule la relance et l’optimisation de la trajectoire permettaient de grapiller quelques milles, mais, malheureusement, les premiers ont été mieux servis, comme souvent. Au fil des heures et des milles, l’élastique s’est tendu, inexorablement et au grand drame de certains qui voyaient leur chance de victoire s’envoler. C’est sur une mer cabossée, dans un golfe de Gascogne difficile et peu propice à la vitesse que les concurrents ont navigué de très longues heures, empêchant parfois un sommeil réparateur et une alimentation salvatrice. Il fallait être dessus, sans cesse, pour éviter la relégation. Plusieurs groupes se sont formés, un à l’avant, Tom Dolan en tête, le deuxième, assez dense avec les leaders au classement général provisoire de la première étape et enfin le dernier, qui sont restés collés dans la pétole devant Gijon, incapable de saisir le front à temps. Mais les solitaires ont cette faculté à encaisser, à naviguer vite vers leur objectif et les conditions météorologiques en cette dernière journée sur l’eau ont été propices à quelques accélérations sous spi et sous gennaker. Les derniers milles dans l’estuaire de la Gironde, sur un plan d’eau débarrassé de cette longue et pénible houle de l’Atlantique, se sont déroulés sous spi pour de bons moments de glisse. Entre joie, désespoir, lassitude et colère, les marins vont enfin pouvoir récupérer d’une étape qui aura très probablement laissé des traces dans les esprits et aussi dans les corps.
Tom Dolan (Smurfit Kappa - Kingspan) :
« C’est ma 2e victoire sur une étape, mais la première fois que je passe la ligne en première position, ça fait quelque chose. La dernière fois, c’était en Irlande, il y avait un peu moins de monde sur l’eau. Je suis un peu fatigué mais très heureux. Les dernières heures ont été un peu longues. Je savais que j’allais être face au courant. J’avais peur que le vent mollisse à l’approche de la côte et de perdre l’avantage en temps que j’avais pour le classement général. Ça aurait pu être pire. Ce que je retiens ? Qu’il faut croire en les choix météo que l’on fait avant le départ parce que c’était une étape où tout s’est joué sur le positionnement stratégique au niveau de la météo, surtout la première nuit après le passage de front en Espagne. J’ai suivi mon plan qui était bien ancré dans ma tête et à chaque fois, j’étais là où je voulais être et ça marchait. Le plus difficile a été de voir tout le monde revenir à l’arrivée. Je n’avais vu personne pendant 24 heures. Je ne voyais même pas les feux de nuit des autres. Il faut que je me concentre sur la récupération, la nutrition et la préparation physique et de la météo. Il ne faut pas faire de plans sur la comète et rester concentré sur le process que j’ai mis en place. On verra ce qui se passe après. Je vais regarder où en est Gaston (Morvan). »
Le classement