Si les hommes dominent « historiquement » la Course au Large, leur domination en ce mois de mai 2024 n’aura été que quantitative. Sportivement, ce sont bien les femmes qui auront marqué le printemps. Qu’il s’agisse de la classe Mini, où Marie Gendron remporte la très relevée Mini en Mai ou en Figaro, à l’occasion du Trophée Banque Populaire Grand Ouest, remporté par Elodie Bonafous, associée à Corentin Horeau, ce sont bien des femmes qui ont inscrits leurs noms à ces courses de référence.
Si vous ajoutez à ces deux victoires, les belles performances de Sam Davies en IMOCA 3ème sur la Transat CIC, celle de Sophie Faguet, 3ème de la Transat Niji, la 4ème place en proto de Caroline Boule sur la Mini en Mai et la 6ème place de Margot Vennin – sur la Pornichet Select en série, le printemps en course au large, dans toutes les catégories monocoques de référence, aura été très féminin.
Marie Gendron, à l’attaque jusqu’au bout
Ce n’est que lors des derniers miles de la Mini en Mai 2024, organisée par la Société Nautique de La Trinité-sur-Mer que Marie Gendron (1050 – Léa Nature) remporte son au coude à coude avec Romain Van Enis (969 – BE Sailing). C’est en effet au large de Houat, que Marie prend la tête du classement et finit par franchir la ligne d’arrivée quelques minutes seulement avant Romain. Marie est la première femme à remporter la célèbre Mini en Mai, course de 450 milles nautique, deuxième étape du Championnat de France Open Mini 6’50 2024.
Marie Gendron : “C’était génial ! Nous avons eu un terrain de jeu fantastique, les conditions étaient variées et le plateau super relevé avec des coureurs très compétents. Nous avons été un bon groupe dès le début de la course. Ça n’a été que du plaisir ! Nous nous sommes livrés à une bataille avec Romain sur la fin et ça n’était pas gagné pour savoir qui allait couper la ligne en premier. Nous n’avons pas arrêté de nous croiser, c’était du match race au large, ce qui a rendu la régate intense. Sept minutes d’écart après trois jours de mer, c’est la preuve de l’intensité du rythme. Je n’ai pas dormi et heureusement que mon sac de nourriture n’était pas loin, je pense que sinon, je n’aurais pas mangé. Je suis heureuse de remporter cette victoire et d’être, avec Irina Gracheva, une des deux femmes à remporter une course en Mini 6.50.”
Photo : SNT
Elodie Bonafous, solide jusqu’à la ligne d’arrivée
Suspens, suspens également sur le Trophée Banque Populaire Grand Ouest. Après 800 milles (1640 km) parcourus au fil des 13 îles du Ponant, Élodie Bonafous et Corentin Horeau n’ont pas flanché. Ultra concentrés jusqu’aux derniers mètres dans un vent très léger de 5-6 noeuds, le binôme skippé par Elodie a franchi d’arrivée en vainqueur à 7h02 devant Concarneau. Une libération pour l’équipage qui est parvenu à contenir les assauts du tandem d’Endered, leur poursuivant le plus menaçant, après 4 jours et 18 heures de course. Selon Christophe Gaumont, directeur de course, la flotte, sur cette étape du Championnat de France Elite de Course au Large, était bien fournie avec un niveau extraordinaire, et à plusieurs reprises les dés ont été rejetés avec des rebondissements permanents, sur un parcours exigeant. Si les écarts n’ont jamais été très élevés, comme il est de coutume dans cette classe, c’est en leader que Elodie et Corentin ont abordé la dernière nuit. Une place qu’ils ont su préserver jusqu’au premiers rayons du soleil.
Élodie Bonafous : « Je pense que cela fait 24 heures qu’on est en stress complet et qu’on regarde le bateau rouge nous coller. On a fait toute la course ensemble. Derrière, c’était hyper serré. Dans la baie, cela a commencé à mollir et on a commencé à monter encore plus en pression. Le passage de la ligne a été un gros, gros soulagement. On a vu beaucoup de très beaux endroits, on a vécu des moments assez forts. Je garderai le souvenir d’une bataille acharnée, avec une tension maximale en approche de la ligne d’arrivée. Cette victoire, c’était un de mes objectifs pour la saison. Quand j’ai vu le plateau et que j’ai croisé de manière concrète les marins réunis par la course, je me suis dit que ce ne serait pas une mince affaire d’aller la chercher. Elle en est d’autant plus satisfaisante et belle. »