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Luca Rosetti : « Un moment difficile à décrire »

Premier bateau de Série – 5e au scratch – à se présenter sur la ligne d’arrivée de la deuxième étape de La Boulangère Mini Transat ce dimanche 12 novembre à 1h26 (heure de Paris) au large de Saint-François, Luca Rosetti (998 – Race = Care) a frappé un grand coup. Parfaitement dans le match dès les premiers milles, le navigateur italien a réalisé une trajectoire quasi parfaite, légèrement au nord de la route directe. Une stratégie qui lui a permis de terminer la course avec une avance de plus de 60 milles sur son dauphin, et plus du double sur le trio gagnant du premier round. Tant et si bien qu’il est plus que probable qu’il comble ses 15h05 de retard encaissées aux Canaries et qu’il se hisse, du même coup, sur le podium au classement général. Le suspense va néanmoins rester à son comble au moins jusqu’à l’arrivée de Michaël Gendebien (971 – Barillec Marine – Actemium) prévue ce dimanche après-midi, mais les émotions sont déjà fortes, tout comme le sentiment du travail bien fait.

Vous remportez cette étape 2 – Air Caraïbes avec panache. Que ressentez-vous ? « C’est vraiment difficile pour moi de décrire ce moment. Il y a quatre ans, lors de ma première participation à la course, je suis arrivé tout près d’ici, en Martinique, avec immédiatement l’envie de refaire la course. De redémarrer un projet, mais cette fois axé sur la performance. Rapidement, j’ai récupéré un Maxi 6.50 puis je me suis installé en France pour mieux me préparer et m’entraîner. J’ai affiché mes ambitions de victoire dès le départ de cette 24e édition. La première étape entre Les Sables d’Olonne et Santa Cruz de La Palma ne s’est pas déroulée comme je l’espérais mais celle qui s’achève a vraiment été incroyable. Bien sûr, il y a eu des moments compliqués, dans la pétole au début surtout, mais aussi hier. Je pensais être trop nord et j’imaginais, de ce fait, que la fin de course serait un peu complexe pour moi. Il se trouve cependant que lorsque j’ai entendu le classement à la BLU, je me suis rendu-compte que j’avais 60 milles d’avance sur le deuxième. Je n’ai pas vraiment compris la situation mais je suis évidemment content de l’épilogue ! »

 

D’une manière plus générale, comment avez-vous géré cette étape ? « Ça a été délicat dans la mesure où il a fallu faire un choix important dès le début. En m’engageant sur une route nord, je savais que je n’aurais plus d’autres choix que d’aller au bout, que je ne pourrais pas me recaler dans le sud ensuite. Les jeux ont ainsi été faits très tôt. Globalement, j’étais plutôt assez sûr de mon option mais j’avoue que j’ai quand même eu quelques doutes, en particulier après le passage de El Hierro car je me suis retrouvé dans la pétole et en retard sur les routages. Ensuite, lorsque les alizés se sont établis, j’ai rapidement compris que mes concurrents plus au sud étaient vraiment très rapides car ils avaient plus de pression que moi. Mon avance a fondu mais j’ai ensuite fait du bon boulot dans la bascule et je me suis replacé en tête plus ou moins à la mi-course. J’ai commis quelques erreurs mais visiblement moins que les autres ! »

 

A quel moment vous avez compris que vous alliez remporter cette deuxième étape ? « Aujourd’hui, après la vacation et la réception du pointage. La veille, j’avais concédé quelques milles à mes concurrents et cela m’avait fait beaucoup cogiter. Je pensais récupérer un flux d’est or le vent était plutôt orienté au secteur nord-est. Dans ce contexte, j’ai imaginé que la situation était plus favorable pour mes copains de jeu. J’avoue que je n’ai pas bien compris ce qui s’est véritablement passé mais je suis content de la manière dont ça s’est terminé pour moi ! »

 

Vous aviez bouclé la première étape avec 15h05 de retard sur le premier mais aujourd’hui le scénario de cette deuxième manche fait que vous êtes possiblement en passe de monter sur le podium au classement général, et même de l’emporter… « Dans l’instant, je ne me projette pas sur le classement final. Les émotions sont trop fortes. Je suis avant tout heureux d’avoir mené mon projet à son terme et de la manière dont je l’ai fait. Mon premier objectif était d’arriver au bout. La première étape a été un peu compliqué car si j’ai longtemps été en tête, la fin de course n’a pas été favorable à mon option. On verra demain ce qui se passe. Ce qui est sûr c’est que j’ai fait de mon mieux et que je n’ai rien lâché. J’ai constamment cherché à aller le plus vite possible. »

 

Quid des heures à venir ? Allez-vous rester les yeux rivés sur le chronomètre en attendant les autres ? « Je risque d’avoir du mal à faire autre chose. Je l’ai d’ailleurs bien vu hier lors que j’ai perdu quelques milles. Je n’avais ni envie de dormir, ni envie de manger. J’avais seulement envie de pousser le bateau à son maximum pour ne rien avoir à regretter. Je vais attendre. De toutes façons, je suis totalement impuissant car dépendant de ce que vont faire les autres. »

 

Dans l’instant, quel est le sentiment qui domine ? « Tout est un peu mêlé. On verra ce qui se passe demain. D’ores et déjà, je considère avoir fait une super course. Je suis content parce que j’ai toujours fait mes choix et la majorité d’entre eux ont été gagnants. Je suis arrivé 8e de la première étape et je gagne la seconde avec pas mal d’avance. Une avance qui me permet de rêver de nouveau de podium et même de victoire et ça, c’est top ! »

 

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