Depuis 1999, l’Organisation des Nations Unies (ONU) reconnait le 25 Novembre comme la journée de lutte contre les violences faites aux femmes. L’existence de cette journée est un aveu du nombre trop important de femmes victimes de violences liées à leur genre. Malheureusement, le sport, notre sport, ne fait pas exception. Face à ce constat, la Fédération Française de Voile met en place des actions pour informer et prévenir de ces violences inadmissibles et reste toujours en alerte pour sensibiliser ses réseaux et ses membres. Les agressions ne sont pas seulement physiques mais elles peuvent être aussi psychologiques. Le rapport annuel 2024 sur l’état des lieux du sexisme en France, mené par le Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes, présente des chiffres accablants et des conclusions inquiétantes : il y a urgence à s’attaquer « aux racines du mal » et ce doit être un combat quotidien mené par toutes et tous.
Le sexisme se loge en de nombreux endroits, dans des gestes, des regards, des paroles, des expressions, et de manière plus inquiétante encore, dans des automatismes. Le courage des victimes qui prennent la parole et rapportent ces agressions et la sensibilisation collective à ce sujet nous permettent de mesurer le poids des mots et l’importance d’en comprendre le sens avant de les employer. Il est primordial de faire attention à la manière dont la personne qui reçoit les paroles réagit. Même si l’intention n’est pas mauvaise, il y a des mots qui font mal, rendent triste ou en colère. Bien que sur le principe nous condamnions toutes et tous le sexisme, en pratique ; les stéréotypes de genre et les clichés sexistes continuent d’être banalisés.
D’après une étude réalisée par la FFVoile sur plus de 1000 pratiquantes de voile, 60% d’entre elles déclarent avoir déjà subi des comportements ou des remarques sexistes. Et ces paroles peuvent entraîner des répercussions chez les femmes tant sur le plan psychologique (baisse de confiance en soi, sentiment d’illégitimité…) que sur leur pratique (arrêt de la pratique, changement de club, navigation en solitaire uniquement…).
Pourtant, la FFVoile condamne et rejette le sexisme, tout comme elle condamne toutes les formes de discriminations comme le racisme, l’homophobie ou le validisme*. Nous savons que nos différences sont notre force sur l’eau et à terre.
Pour éviter de reproduire des schémas sexistes dans notre sport et plus généralement dans la société, la Fédération Française de Voile, actrice dans la lutte contre toutes les formes de violence souhaite ouvrir une réflexion sur les comportements et les mots que chacune et chacun peut avoir. Ces mêmes mots qui, en plus de représenter une agression en eux-mêmes, risquent aussi de se transformer en comportements déviants.
Au-delà des mots, les gestes, attitudes et regards déplacés ne le sont pas à l’appréciation de l’agresseur mais bien à celle de la victime. Il est essentiel de ne pas inverser les positions et rester conscients collectivement que si le message envoyé n’est pas égal au message reçu, le tort ne doit pas aller à la personne lésée.
Toutes et tous ensemble, nous avons notre rôle à jouer pour faire bouger les mœurs.
Lutte contre toutes les formes de violences
En plus de s’engager auprès des femmes dans leur lutte contre la violence, la FFVoile s’engage de manière plus large pour éradiquer toutes les formes de violences. De nombreuses actions sont mises en place comme le partenariat avec l’association Colosse aux pieds d’argile, la cellule Stop Violence – joignable à l’adresse suivante : stopviolence@ffvoile.fr – ainsi qu’une page dédiée à la prévention des violences et d’aide aux victimes.
*Définition validisme : Discrimination à l’encontre des personnes atteintes d’un handicap. Le validisme repose sur l’idée qu’une personne valide représente la norme sociale et qu’une personne qui ne l’est pas est donc inférieure.
Pour en savoir plus :
Lien vers le rapport annuel sur l’état des lieux du sexisme en France : https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hce_-_rapport_annuel_2024_sur_l_etat_du_sexisme_en_france.pdf