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Le WindFoil raconté par les futurs stars de la discipline !

Le Championnat de France Extrême Glisse Windsurf qui se tient en ce moment au Nautic Club de Miramas sur l’Etang de Berre réunit les futurs champions du Windsurf français. Nous avons rencontré quatre jeunes : Salomé Simon, Raphaël Payen, Eléonore Lambeaux et Clément Jeanjean, licenciés respectivement à l’AS Gérardmer, au Cercle Sportif de Bas du Fort, au Neptune Club et au Club Nautique de Saint François, qui nous ont partagé les détails de leurs formations sportives ainsi que les différences entres planches archimédiennes et planches à foil. Ils nous racontent…

« Je pratique la planche depuis que j’ai 8 ans. J’ai commencé par louer du matériel au Cercle Sportif de Bas du Fort où je suis licencié, j’ai tout de suite accroché avec le Windsurf ! J’ai commencé le Windfoil récemment, il y a un an et demi, et j’en suis arrivé aux Championnats de France. » raconte Raphaël Payen, 15 ans, membre du CREPS Antilles-Guyane.

Il n’est pas le seul à avoir débuté la planche à voile par une planche à dérive ou à aileron ; Salomé Simon, Clément Jeanjean et Eléonore Lambeaux confirment :

« Ça fait plus de 6 ans que je fais de la planche à voile. J’ai commencé par faire de la Techno 293, j’ai fait pas mal de championnats nationaux et internationaux et je suis passée en foil il y a un petit peu plus d’un an et demi. Depuis j’ai fait quelques compétitions nationales et j’intègre le Pôle Espoir de Brest en Septembre. » nous confie Salomé Simon, 14 ans.

« Je fais de la planche à voile depuis 8 ans déjà, j’ai commencé par le slalom et il y a trois ans je me suis mis au foil. » explique Clément Jeanjean, 17 ans, membre du CREPS Antilles-Guyane.

 « J’ai commencé le foil il y a deux ans, avant je faisais du slalom ce qui m’a permis de découvrir la planche à voile. J’adore le Windfoil parce que la sensation de voler est super, en slalom la glisse sur l’eau était déjà incroyable mais là ça rajoute encore plus de sensations ! » se réjouit Eléonore Lambeaux, 15 ans, troisième au classement provisoire de ce Championnat de France Extrême Glisse.

En effet, pour être performant en Windfoil il faut commencer par apprendre en Windsurf. Mais alors qu’est ce qui différencie les deux supports ?

« Le Windsurf et le Windfoil sont deux supports très différents, en termes de vitesse le Windfoil est plus fin, il faut vraiment prendre soin de son matériel car il est très hydrodynamique donc la moindre rayure te ralentit énormément, le Windsurf est quant à lui moins sensible. » commence Raphaël. Clément nous explique alors : « L’aile avant du foil permet de soulever la planche pour permettre de voler, le fuselage permet de relier les ailes et le mât et le stabilisateur permettent de ne pas partir trop haut ou trop bas et d’équilibrer la planche. Les différences résident aussi dans les appuis qui sont très différents d’un support à l’autre. Sur le Windsurf on a tendance à beaucoup insister sur les jambes. ».

La sensation de glisse est également exacerbée en foil, Raphaël précise : « En Windsurf on subit le clapot alors qu’en Windfoil on passe au-dessus et on ne sent presque rien ; c’est génial ! »

Windsurf ou Windfoil, qui est le plus rapide ?

« Le record de vitesse est détenu par Antoine Albeau en Windsurf qui est allé à environ 100km/h et en foil on n’a pas encore dépassé ce cap-là donc on peut dire que le Windsurf est plus rapide que le Windfoil. » nous explique Clément. Il est vrai que le record du monde de vitesse est détenu par un windsurfer, cependant il serait techniquement possible d’atteindre de telles vitesses avec une planche à foil également. Il n’y a pas de règle !

L’intérêt de s’exercer sur plusieurs supports est indéniable et c’est cette expérience que Salomé nous partage : « J’ai fait pas mal de Techno 293 et de Raceboard en Windsurfer et ça m’a apporté pas mal de tactique sur l’eau, de comprendre comment se placer correctement et cette formation se complète bien avec le foil parce qu’on ne peut pas apprendre le foil directement ».

Ces propos sont d’ailleurs confirmés par Loïc Billon, Conseiller Technique National à la Fédération Française de Voile, qui est présent sur ce Championnat de France Extrême Glisse :

« Je pense que ce qui est important c’est de ne pas opposer la planche archimédienne, voir même l’aileron, avec la planche à foil. L’intérêt c’est que quand on va un peu moins vite sur un support archimédien on peut pendre le temps d’observer le plan d’eau et le positionnement de la flotte ; la dimension vitesse n’est pas déterminante. Bien sûr il faut aller vite ! Mais ce n’est pas l’unique facteur de performance. Le risque avec le foil c’est que la vitesse étouffe un peu le jeu de la régate d’où l’intérêt d’aller un peu moins vite au départ. L’autre dimension c’est la dimension technique, comme la planche va moins vite les facteurs techniques, physiques et de propulsion prennent de l’importance et dans ces jeunes catégories c’est important de les développer. Nous l’avons encore vu aujourd’hui, il n’y avait pas beaucoup d’air, il a donc fallu avoir de la coordination et de la technique et bien souvent quand on fait du foil on pourrait penser que le simple fait de voler permet de régater alors qu’on a pu constater que ce qui séparait les leaders des milieux de classement c’était la capacité à pomper et à avoir du rendement dans l’engin. Ça c’est bien de savoir le faire et d’apprendre à le faire grâce à la partie planche à voile archimédienne, ailerons ou dérive. C’est important donc les différents supports sont très complémentaires pour la formation des jeunes catégories. Après plus on va monter en âge et dans les catégories séniores plus les différences entre ceux qui ont reçus une formation complète en étant jeunes et les autres va se faire sentir, l’athlète formé va savoir aller vite mais aussi régater et s’engager physiquement quel que soit le support. Si la formation n’est pas faite dès le plus jeune âge, le risque est que le sportif ne sache pas suffisamment développer les qualités de régate, techniques, tactiques et physiques apprises grâce au support archimédien. A niveau égal, celui ou celle qui va avoir une expérience de régate, de positionnement sur la zone de course et de lecture du plan d’eau un peu plus fine va avoir plus de facilités à percer et à rester en haut du classement. Le facteur clé de succès n’est pas uniquement la vitesse et il y a une vraie différence entre les supports qu’il est intéressant d’expérimenter dès le départ. Il y a des choses à apprendre, des fondamentaux à acquérir donc c’est bien de rester ouverts aux différents supports proposés et de ne pas se spécialiser trop tôt. ».

En conclusion, au lieu d’opposer Windsurf et Windfoil il est plus intéressant de les considérer comme des outils complémentaires qui concourent tous deux à l’amélioration de la technique des jeunes stars de la planche à voile de demain !